Terre, une invitation au voyage

Un 37e MDS hors normes pour Terres d’Aventure

Hugo Blondel
Un 37e MDS hors normes pour Terres d’Aventure

Avec une première et une troisième place au classement par équipes, les coureurs Terdaviens frappent un grand coup sur cette 37e édition. De retour de cette expérience hors normes, nos finishers livrent leurs réactions à chaud.

Le sable est brûlant. Au zénith, le soleil brille autant qu'il assomme. Highway to hell du groupe AC/DC sonne l'heure du départ. La route de l'enfer. L'image ne peut pas être plus adaptée. Avec en moyenne 40 degrés à l'ombre et des pointes autour de 55 degrés en journée, cette 37e édition du Marathon Des Sables (MDS) avait tout pour être extrême. Seulement 775 finishers sur près de 1200 participants. Du jamais vu.

Sur la ligne de départ - ©CIMBALY_MDS2023/FranckOddoux

Malgré ces conditions dantesques, les équipes engagées sous la bannière Terres d'Aventure réalisent un exploit historique. Une première place par équipe pour Terres d'Aventure France Elite et une troisième place pour Terres d'Aventure 1. Sans oublier l'ensemble des résultats individuels pour ajouter une saveur supplémentaire à cette performance (voir Palmarès en fin d'article).

Les coureurs de l'équipe Terres d'Aventure 1 le confirment : "En 2019, par rapport à cette année, c'était presque le Club Med !" C'est l'avis de Gabriel Clair, pourtant arrivé 15è : "Tout était compliqué. On a eu du mal à gérer l'eau, avec la chaleur les nuits n'étaient pas reposantes, le parcours était très difficile avec beaucoup de sable, une étape longue de 90 kilomètres et deux fois plus de dénivelé qu'en 2019".

Nos coureurs, sur la ligne de départ - ©CIMBALY_MDS2023/FranckOddoux

Ballet d'hélicoptères

Sans compter les deux tempêtes de sable en début de semaine. Les coureurs ont dû tenir leur tente, avaler des lyophilisés plus croustillants qu'à l'accoutumée et faire avec le sable dans leurs duvets. En temps normal, une atmosphère conviviale et détendue règne sur le bivouac. Mais sous le poids de la chaleur, impossible de "faire autre chose que végéter" relate Thomas Callens, arrivé 10è.

L'après-midi, lors de l'étape longue, les premiers, arrivés sur le camp la veille, assistent à un ballet inhabituel. Les hélicoptères font des allers-retours pour récupérer des coureurs en difficulté, pendant que d'autres, victimes de déshydratation, sont perfusés parfois jusqu'au milieu des dunes. Quentin Gaudillière, classé 26è, a parcouru plus de 30 kilomètres avec un concurrent américain, après "avoir partagé une bouteille d'eau pour deux". Ils ont terminé l'étape ensemble. Constat partagé par tous : la gestion de l'eau a été très compliquée.

Fiers du collectif

Dans ces situations extrêmes, l'équipe est un ciment. Se soutenir coûte que coûte, comme un crédo face à une tâche herculéenne de la sorte. "Cela fait plus de six mois qu'on est tous à fond, qu'on partage une partie de nos vies avec un objectif commun. Ce n'est pas rien. Je suis très fier de nous. Monter sur le podium ensemble, c'est la plus belle récompense" approuve Quentin. Même sensation pour Gabriel : "En général on retourne au MDS pour améliorer sa performance. Là je crois qu'on est surtout fiers d'avoir pu terminer."

Victime d'un pépin physique au cours de la deuxième étape, là encore à cause de la chaleur, Marc Audreno, 399è, a dû tout terminer en marchant. "Je ressens vraiment un mélange de bonheur et de frustration, d'avoir réussi à finir mais aussi d'avoir dû arrêter de courir. Malgré cela, terminer sur le podium à côté des Marocains et des coureurs de l'élite mondiale, c'est un truc de dingue. J'avais le sourire jusqu'aux oreilles !", confie-t-il.

Avec sa 46è place, Antoine Brasseur partage le constat de ses coéquipiers. Il salue aussi tous les soutiens extérieurs : "Lorsque la température se rafraichit le soir, que la pression retombe, c'est vraiment très appréciable de recevoir des messages de nos familles et de nos collègues". Encore et toujours, il relève la chaleur comme principale source de difficulté.

Gabriel, lors de la 3ème étape - ©CIMBALY_MDS2023/FranckOddoux

Retourner au MDS ?

Ces températures, Michel Millard, Terdavien et bénévole sur la course chaque année, les connaissait déjà : "Vu le niveau actuel de l'utra-trail mondial, le MDS se doit de faire partie des courses les plus dures." Michel a beau avoir averti l'équipe pour qu'ils se préparent, il confirme : "Faire partie du top 50 sur ce type de course c'est énorme, je ne suis pas sûr qu'ils réalisent leur exploit".

C'est le cas de Thomas. "C'était extrêmement difficile. Ce qui m'aide à comprendre ce qu'on a accompli, c'est de voir que de nombreuses personnes habituées du MDS, professionnels et amateurs, ont abandonné. Je suis très satisfait, mais je me demande si j'y retournerai. Pour le moment la réponse est non !" analyse-t-il.

Tout du moins pour le moment. Plusieurs membres de l'équipe planchent déjà sur d'autres projets ailleurs dans le monde. Feuilleton à suivre prochainement.

Deux équipes sur le podium, bravo à nos équipes ! - ©CIMBALY_MDS2023/FranckOddoux

Résultats de nos coureurs

Classement par équipe. Equipe Terdav France Elite (1ère place), Equipe Terres d'Aventure 1 (3ème place).

Classement général individuel. Mathieu Blanchard (3ème) Pierre Meslet (6ème), Geoffrey Plisson (8ème), Erik Clavery (9ème), Thomas Callens (10ème), Gabriel Clair (15ème), Quentin Gaudillière (26ème), Mohammed Faraj (39ème), Antoine Brasseur (46ème), Moktar Lahcen (82ème), Marc Audreno (399ème).

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