Terre, une invitation au voyage

Le Bas-St-Laurent et la Gaspésie en van : le Québec, autrement

Océane Martinez
Le Bas-St-Laurent et la Gaspésie en van : le Québec, autrement

Le Bas-St-Laurent et la Gaspésie sont deux régions québécoises qui ne laissent personne indifférent. Cette partie du Québec ne se raconte pas, elle se vit… et si possible en van, pour un élan de liberté retrouvée ! Océane a vécu l’expérience, elle nous raconte.

Savant mélange de paysages maritimes, de falaises accidentées, d'une faune aussi diversifiée que majestueuse, de forêts immenses et de rencontres touchantes, ces régions conservent un charme unique. Récit.

Qu'est-ce qui, instantanément, te vient à l'esprit à l'évocation de ce voyage ?

Une nature immense, indomptée... et indomptable – ce qui me rassure un peu, je dois dire ! Dans tous les parcs dont nous avons arpenté les sentiers, c'est la grandeur des paysages qui m'a d'abord fascinée. Dès que l'on gagne en altitude, on aperçoit des hectares de bouleaux, chênes, érables, pins... à perte de vue.

Dans le Parc National du Bic, qui était parmi les premières étapes de notre aventure, le ciel se confondait avec les vagues du fleuve au loin, se brisant sur les rochers. On nous avait averti que les couchers de soleil dans cette région comptaient parmi les plus beaux du monde (si si !), je n'y croyais pas tellement pour tout vous dire. Puis, lorsque la lumière a décliné, la marée était basse et les teintes tellement nuancées, mêlées, que nous pouvions à peine discerner où commençait le ciel, où terminait le fleuve, ni où se cachaient les nuages. C'était impressionnant. Le sentiment de bout du monde naissait cette soirée là pour ne plus nous quitter, se renforçant au fil des kilomètres.

Parc National du Bic - ©Océane Martinez

Ce n'était donc que le commencement de l'émerveillement, puisque la suite de l'aventure nous réservait bien des surprises. Traversant successivement Rimouski et ses élans iodés, la vallée de la Matapédia, la Baie des Chaleurs, nous avons ensuite atteint le village de Percé, point d'orgue du voyage. Le village est situé à la pointe de la péninsule gaspésienne, face au célèbre Rocher Percé et à l'île Bonaventure.

Le Rocher Percé - ©Océane Martinez

Sur des kilomètres, la route menant à Percé est bordée de champs de pissenlits d'un jaune éclatant d'un côté, et de maisons en bois multicolores surplombant l'océan de l'autre. Les panoramas de cette région sont spectaculaires de beauté et nous étions muettes face à tant de poésie dans nos yeux.

Les champs de pissenlits et les maisons du village de Percé - ©Océane Martinez

Aussi, ce qui est assez impressionnant, c'est la diversité de paysages observés : le Parc National de Forillon, par exemple, est bien différent du Parc National de la Gaspésie et de la côte Nord sauvage de la péninsule, ou de la pittoresque région de Kamouraska.

Petit phare de Saint-André de Kamouraska - ©Océane Martinez

Tu nous parles beaucoup des paysages, qu'en est-il de la faune : as-tu pu observer des animaux ?

Un immense oui ! Au Parc National du Bic, nous avons, dès notre arrivée, constaté la présence de cerfs de Virginie. Ils n'étaient pas effrayés et, bien que se tenant à distance, ne fuyaient pas pour autant. Puis, contemplant le fleuve, nous nous amusions à repérer les rochers en forme de « banane » : signe qu'ils n'étaient donc pas des pierres – ni des fruits - mais bien des phoques communs ! Le lendemain de notre arrivée au Parc National du Bic, nous avons pu faire une sortie en kayak et avons eu la surprise de voir un phoque sortir la tête à 3 mètres du kayak, avant d'effectuer un demi-tour hâtif à notre vision.

À Percé, nous avons pris le traversier afin de rejoindre le Parc National de l'Île-Bonaventure... et avons été propulsées dans un documentaire animalier, grandeur nature. Après seulement cinq minutes de navigation, plusieurs rorquals communs entouraient le bateau et l'accompagnaient dans sa trajectoire autour du rocher Percé. En nous approchant de l'île Bonaventure, nous avons pu observer une trentaine de phoques gris, prenant le soleil sur les rochers aux pieds des falaises. Nous mesurions avec peine l'étendue de ce qui s'offrait à nos yeux... Et pour cause : avec ses colonies d'oiseaux marins, rassemblant plus de 200 000 oiseaux nicheurs de 11 espèces différentes, le parc est le plus important refuge d'oiseaux migrateurs en Amérique du Nord. Sa colonie de fous de Bassan compte 54 000 couples !

Colonie de Fous de Bassan - ©Océane Martinez

Nous avons eu beaucoup de chance sur les conditions météorologiques pour la première partie du voyage, un peu moins sur la fin : la pluie a stoppé nos projets de randonnées dans le Parc National de la Gaspésie, parc dans lequel nous aurions sûrement pu observer des caribous. L'occasion d'y retourner ?

L'expérience aurait-elle été la même si tu n'étais pas partie en van ?

L'aventure aurait été tout aussi riche, mais j'imagine moins mémorable et forte en émotions si nous n'avions pas voyagé en van. Le luxe du van est d'offrir une liberté plus grande et d'ouvrir les horizons.

Il faut aussi noter que le van est entièrement aménagé : lit, douche, frigo, plaques de cuisson, table à manger... tout est fait pour que le confort soit optimal, ce qui est notamment pratique – et nous en avons fait l'expérience – en cas de pluie.

Un réveil face au fleuve Saint-Laurent - ©Océane Martinez

Se réveiller au cœur d'un parc au bruit des oiseaux, ouvrir les yeux directement face au Saint-Laurent ou à l'océan, se délecter d'une bière de microbrasserie gaspésienne en contemplant le coucher du soleil « juste à côté de sa chambre », ouvrir un œil et faire une séance de yoga matinal au pied du lit - lorsque le lit est une étendue sauvage... tout cela procure une réelle sensation de liberté : à l'image des paysages traversés !

Pour vivre l'expérience, vous pouvez vous aussi partir en roatrip en van au Québec.

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