Terre, une invitation au voyage

3 questions à Lionel Habasque

Céline Lison
3 questions à Lionel Habasque

Lionel Habasque, Président Directeur Général de Terres d'Aventure, nous parle des démarches entreprises pour soutenir un tourisme responsable.

— Terres d'Aventure : Comment parvenons-nous à proposer des voyages 100% carbone ?

Lionel Habasque : Pour compenser les émissions de nos voyages, il faut commencer par les évaluer. 95% d'entre elles viennent de l'aérien. Nous comptabilisons donc les kilomètres parcourus par chaque voyageur ayant acheté son vol chez nous. Ensuite, le calculateur d'émissions de carbone mis au point par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) nous permet de mesurer les émissions de l'ensemble de nos clients sur l'année. En moyenne, nous arrivons à 250 000 tonnes équivalent CO2 par an sur l'ensemble de nos marques (Voyageurs du Monde, Terres d'Aventure, Nomade Aventure, Grand Nord Grand Large...). Ces émissions correspondent à 1,4 million d'euros par an à investir dans des projets de reforestation.

— T.A. : Les clients sont-ils impactés par cet effort financier ?

L.H. : Pas du tout. Cette somme est prélevée sur notre résultat annuel : pour nos clients, ce choix est indolore. La compensation est simplement mentionnée sur le devis et si les voyageurs veulent en savoir plus, ils peuvent consulter le site de notre fondation, Insolite Bâtisseur Philippe Romero. Ce n'est donc pas non plus un argument marketing. Il nous paraît de notre devoir de le faire.

— T.A. : Quels sont les critères de choix pour déterminer les projets à soutenir ?

L.H. : Pour qu'un projet de reforestation soit efficace d'un point de vue environnemental, il doit être soutenu massivement et sur le long terme. C'est la raison pour laquelle nous agissons à travers les fonds d'investissement Livelihoods, qui réunissent de grandes entreprises françaises (Danone, Michelin, Hermès, La Poste...) qui, comme nous, font de la compensation volontaire. Les projets retenus doivent s'ajouter à ce qui se fait sur le terrain. Ils sont gérés de manière scientifique et contrôlés régulièrement par des experts indépendants qui vérifient que le cahier des charges est respecté. En outre – et c'est peut-être le point majeur pour nous – ils doivent avoir un impact local, social et économique très fort, comme c'est le cas dans les Sundarbans. Avec eux, nous nous sommes engagés pour 20 ans.

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